Aux alentours de 15 heures 30 en France, soit 1 heure 30 à Melbourne, Rafael Nadal a remporté le tableau masculin de l’Open d’Australie ce dimanche. La quinzaine australienne est désormais bel et bien terminée avec, derrière elle, de nombreux enseignements.

Rafael Nadal a remporté la finale de l'Open d'Australie face à Daniil Medvedev © Getty Images

Rafael Nadal a remporté la finale de l'Open d'Australie face à Daniil Medvedev © Getty Images

Il aura fallu attendre longtemps pour voir, le dimanche 30 janvier, l'édition 2022 de l’Open d’Australie se clôturer. Une finale entre Rafael Nadal et Daniil Medvedev haletante de plus de 5 heures avec, à la clé, un résultat historique. Du côté du tableau féminin, c’est la locale de l’étape Ashleigh Barty qui s’est imposée. Victoire australienne dans le double homme également grâce à Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis.

 

Rafael Nadal, seul au sommet

Mené deux sets à rien en finale, Rafael Nadal s’est trouvé dos au mur. Un mur immense se nommant Daniil Medvedev bien convaincu à l’idée de remporter son premier Grand Chelem. Au bout de 5h24 de combat acharné, l’Espagnol de 35 ans a finalement détruit ce mur russe, de dix ans son cadet. La victoire de Rafael Nadal (2-6, 6-7, 6-4, 6-4, 7-5) a mis du temps à se dessiner mais symbolise la force mentale, physique et technique de ce champion.

Rarement heureux à Melbourne, il signe son deuxième succès dans l’Open d’Australie après celui de 2009. Celui-ci aussi avait été acquis en cinq sets, comme les deux finales perdues dans ce même tournoi en 2012 et 2017, respectivement contre Roger Federer et Novak Djokovic. 

Les trois légendes du tennis mondial ne se quittent plus depuis une décennie mais c’est le Majorquin qui se détache pour la première fois. En effet, alors qu’ils étaient tous à vingt Grands Chelems, Rafael Nadal a décroché, hier, son vingt-et-unième titre. Il est désormais le seul du Big 3 et de l’histoire de son sport, à réunir autant de trophées majeurs. Plus qu’un titre ou qu’un record, c’est ce qui en découle qui est particulier pour le vainqueur de cet Open d’Australie qui déclare : “Honnêtement, ce soir, je me fous de savoir si je suis le meilleur joueur de l'histoire ou pas. Je n'y attache pas une grande importance (...) C'est génial de remporter encore un titre du Grand Chelem à ce moment de ma carrière”.

Cornet-Monfils : trompe-l'œil français

Un français et une française en quart de finale de l’Open d’Australie, ce n’était plus arrivé depuis 2009. Une éternité aujourd’hui révolue grâce aux parcours d’Alizé Cornet et de Gaël Monfils dans cette édition 2022. S’ils se sont tous les deux inclinés à ce stade, respectivement face à Danielle Collins et Matteo Berrettini, revoir des joueurs tricolores accumuler les victoires en tournoi majeur est une bouffée d’air frais primordiale pour le tennis français encore dans le dur.

Alizé Cornet attendait de telles prestations depuis longtemps pour regonfler à bloc son capital confiance. En battant deux anciennes numéros un mondiales, Garbine Muguruza, au deuxième tour, et Simona Halep, en huitième de finale, elle accède à un stade jamais aperçu en Grand Chelem. La marche sera finalement trop haute contre Danielle Collins avec une défaite en deux sets secs (5-7, 1-6).

Gaël Monfils s'est incliné face à Matteo Berrettini en quarts de finale de l'Open d'Australie © D. Pockett/AFP

Gaël Monfils s'est incliné face à Matteo Berrettini en quarts de finale de l'Open d'Australie © D. Pockett/AFP

Dans la tableau masculin, Gaël Monfils s’est baladé avant de tomber sur un roc. En effet, avant son quart de finale face à Mattéo Berrettini, le fantasque parisien n’avait passé que 7 heures 39 sur le court -contre 12 heures 20 pour l’Italien- en n’ayant concédé aucun set. La promenade de santé s’est, ensuite, arrêtée lors du marathon en quart conclut par une désillusion après une remontée inachevée (4-6, 4-6, 6-3, 6-3, 2-6). Une défaite au goût amer, comme souvent avec lui, même s’il ne retient que le positif, à l’image de son adversaire : « Quelle bataille ! Je pensais le tenir au 3e set et je me suis retrouvé au 5e… Mais je me suis battu et c’est pour ça que je suis très heureux ».

Malgré tout, l’Open d’Australie des joueurs français n’est pas tout rose. Comme souvent, ils ont été peu à être encore dans la course lors de la deuxième semaine. En plus des deux quarts de finaliste, Adrian Mannarino était le seul en lice dans la seconde partie de compétition avant de plier logiquement face à Rafael Nadal (6-7, 2-6, 2-6). Benoît Paire aurait pu l’accompagner mais s’est également incliné contre une tête de série en la personne de Stefanos Tsisipas (3-6, 5-7, 7-6, 4-6). Aucun autre participant français n’a su dépasser le second tour à l’image de Richard Gasquet, Hugo Gaston, Caroline Garcia ou Kristina Mladenovic.

 

Les Australiens triomphent à domicile

Le public de Melbourne a été vite acquis à la cause de ses compatriotes. Si bien qu’il s’est parfois montré hostile face aux adversaires de ses protégés. Daniil Medvedev en a fait les frais au deuxième tour contre Nick Kyrgios. Après sa victoire où il a été chahuté par de nombreux sifflets, il a déploré : « C'est juste un peu décevant quand ils font autant de bruit entre le 1er et le 2ème service, je suppose que certaines personnes ont juste un QI bas. » Jusqu’en finale, le Russe aura dû batailler face à ses adversaires et une partie des tribunes.

Nick Kyrgios n’a pu se défaire de Daniil Medvedev mais s’est consolé et a ravi le public australien en s’imposant en double en compagnie Thanasi Kokkinakis. Après avoir écarté les têtes de série numéro un, deux et trois, ils ont aisément battu leurs compatriotes Matthew Ebden et Max Purcell. Quatre tennismen australiens en finale du double homme, de quoi ravir des supporters résolument partials. 

La première mondiale, Ashleigh Barty, a également triomphé à domicile dans la tableau féminin. Après avoir été, en 2019, la première australienne à gagner Roland Garros depuis Margaret Court en 1973, elle a été, l’an passé, la première à remporter Wimbledon depuis Evonne Goolagong Cawley en 1980. Du côté de l’Open d’Australie, le trophée n’avait plus appartenu à une joueuse du pays depuis 1978 en la personne de Christine O’Neil.  

 

Enzo Leanni

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