La primaire populaire est désormais lancée ! En tout, ce sont 467 000 votants qui pourront voter pour le candidat de leur choix dans le paysage de gauche. Cependant, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot refusent de reconnaître le scrutin. La légitimité est maintenant en jeu. Pourquoi cela ? Retour en 3 questions sur le scrutin.

Des militants cherchent à convaincre des passants de s’inscrire le 15 janvier 2021 ©BFM TV

Des militants cherchent à convaincre des passants de s’inscrire le 15 janvier 2021 ©BFM TV

Ce dimanche 23 janvier, les inscriptions en tant que votant à la primaire populaire se sont clôturées. 467 000 votants pourront désormais choisir le candidat leur semblant le plus légitime de porter la gauche au pouvoir. Mais, s’il sera possible de voter pour l’un des 7 candidats de gauches du 27 au 30 janvier prochain, 3 d’entre eux refusent toujours de reconnaître ce scrutin : Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon.

 

Un objectif défini ?

Un seul objectif clair se dégage, rassembler la gauche derrière un candidat. Ce même objectif qu’Anne Hidalgo s’était fixé au début de sa campagne et pour lequel elle avait échoué. Cependant, pour "faire gagner l'écologie et la justice sociale", les organisateurs doivent convaincre les candidats. Après avoir sélectionné 10 candidats potentiels grâce à un système de parrainages, ils seront finalement 7 à voir figurer leur nom sur les cartons de vote. C’est en effet un vote en ligne qui a permis de réduire le nombre de candidats. La gauche le sait, elle devra rassembler si elle veut prétendre au second tour de l’élection présidentielle. A 3 mois de l’échéance présidentielle, la gauche, malgré toutes ses tentatives semble cependant toujours dans l’impasse.

 

Pourquoi 3 candidats refusent de se plier à ce scrutin ?

Trois raisons principales peuvent expliquer le désir d’Anne Hidalgo, de Yannick jadot et de Jean-Luc Mélenchon de ne pas prendre en compte la primaire populaire.

D’abord, la légitimité du scrutin est remise en cause. En effet, le vote populaire relèverait bien plus d’un sondage que d’une réelle primaire. "Le processus supposé de permettre une candidature commune pour la gauche à l'élection présidentielle est illégal. (...) Car, bien qu'elle en porte le nom, cette initiative n'est pas une primaire. Et bien qu'elle n'en porte pas le nom, elle n'est autre qu'un sondage", assure le juriste Jean-Philippe Derosier dans une tribune au JDD. Mais d’autres problèmes viennent mettre en doute les différents candidats. Jean-Luc Mélenchon a par exemple critiqué les organisateurs d’avoir laissé son nom au sein des candidats alors qu’il ne souhaite pas reconnaître la primaire populaire.

Ensuite, il est certainement trop tard pour rassembler les gauches. Le mois de février approche et chaque candidat peut désormais compter sur divers appuies et partenaires. Il devient de plus en plus difficile d’établir un rassemblement entre des partis déjà très structuré. Le rassemblement des gauches créerait la division de chaque partis politiques. De plus, certaines primaires ont déjà désigné des candidats tel que celle des écologistes remportée par Yannick Jadot. Pour Jean-Luc Mélenchon, le problème est encore au-delà, car les programmes de chacun sont trop différents selon lui.

Enfin, le sérieux des organisateurs est discutable… Dans une vidéo datée du 2 novembre et destinée initialement aux bénévoles de la Primaire populaire, Samuel Grzybowski, l'un des porte-parole de cette initiative citoyenne, affirme que "le but politique [de la Primaire populaire], est d'essayer d'empêcher qu'Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg et Yannick Jadot, puissent obtenir les 500 signatures" nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Face à cette information, les candidats ont sans nuls doutes remis en question la véritable attention de ce vote.

 

Un combat peine perdu ?

Le rassemblement de la gauche devient de plus en plus un objectif inatteignable. L’enjeu semble pourtant grand puisqu’avec uniquement 6.36% des voix récoltées en 2017, le Parti Socialiste avait déjà grandement perdu sa course à la présidence. Le PS a souvent été le parti capable de rassembler la gauche française, il se doit de rebondir pour continuer d’exister.

Cette semaine, la primaire populaire rendra son verdict malgré un rejet de nombreux candidats. Si ce rassemblement semble être pour le moment un échec, il reste une lueur d’espoir pour la gauche : "Le Conseil constitutionnel considère qu'à partir du moment où un candidat a au moins cinq jours avant le scrutin pour réagir à une information qui le concerne, alors les électeurs ne sont pas trompés. Les résultats seront publiés deux mois avant le 1er tour. Le délai est largement considéré comme suffisant par le Conseil Constitutionnel pour que tous les candidats – y compris ceux qui ne sont pas engagés à respecter nos résultats – fassent savoir que ces résultats ne les engagent pas", explique Philippe Bluteau, avocat de la primaire populaire auprès du HuffPost.

Rien n’est donc terminé pour la gauche bien qu’aucune perspective d’alliance ne semble se dessiner à 3 mois de l’élection.

 

Loïs Patton

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